14 juin 2007

s'passe un truc. aa




s'passe un truc dans les branks c'est sûr.

comment imaginer une "fanfare" qui se permet de ne rien prévoir, de ne rien fixer,de ne rien décider et qui déboule devant 500 personnes pour transformer le réel en ultra réel ?
et bien, les branks ont cette ambition.
et voila.

25 morceaux qui se jouent dans le désordre ou dans un ordre différent, dans des styles spontanément décidés, dans des orchestrations improvisées.

des ambiances sonores malaxant le son comme une pâte à modeler en utilisant les techniques multi phoniques ou le souffle continu ou les slaps ou les grattements ou les cliquetis ou le growl ou la musique répétitive ou les masses sonores ou les dissonances ou le funk improvisé ou les incongruités de l'instrument ou les cris d'animaux ou les chansons spontanées ou les attitudes ubuesques.

des images de danse silencieuses, d'orchestre écroulé, de poursuites "free à mort!", de transformation physique du public avec échanges de chapeau ou de lunettes de soleil pour se camoufler.

des prises de paroles improvisées racontant des histoires inconnues....
de la drôlerie, du cocasse...

bref, les branks ont cette ambition, être libre de créer un univers, un spectacle totalement inscrit dans le lieu où ils se trouvent.
et ça marche.

pour ce faire cette "fanfare" (mais en est-ce encore une?) travaille sur l'improvisation, la disponibilité à être entièrement lié au contexte, au groupe, à l'histoire du lieu et des spectateurs. c'est un travail de confiance, de sensation commune, d'intuition aussi. et puis bien sûr une maîtrise suffisamment poussée pour permettre une réactivité à la décision, au regard, à l'événement.

et puis c'est un pari.
un pari d'autant plus essentiel, que les fanfares abondent et ne deviennent que des pots de fleurs musicaux.
un pari de matériaux et d'outils techniques extrêmement détachés de tout regard idéologique de style ou de manière de faire. tout, en effet, est au service du moment, du spectacle, de la tension, de la captation du public pour les entraîner dans des imaginations auxquelles il n'eut pu songer la seconde précédente.

bref... les Branks sont une audace populaire.
aa