18 février 2008

desert....

rien. le calme plat. l'étal. le silence. le pas de bruit. la nuance plate. pas de zef. pfffit.

vraiment ?

ben non.
les Branks joueront à Tourcoing le 23 février. une occasion renouvelée de mettre en œuvre le travail en cours des résidences. encore des crash test pour une multitudes d'étalonnages, de calibrages de ce qui marche ou pas.
enfin.... n'exagérons rien. je dis cela pour rassurer Tourcoing naturellement.
c'est un peu comme le premier vol de l'A380. il vole c'est sur, mais on corrige des babioles. les Branks fonctionnent c'est certain, mais on teste des innovations musicales et conceptuelles. un nouveau morceau par ci, des techniques d'improvisation par là... bref, la création se renforce sur le terrain. c'est une possibilité unique. 1 date vaut 5 répétitions pour les nouveautés. c'est une sorte de rodage, de mise à l'épreuve.

la création 08 des Branks reste en cours....

ainsi, l'occupation du paysage municipale de Tourcoing -sans intention théâtrale mais avec notre mécanique de comique de situation - permettra de montrer une manière originale de détourner le regard quotidien des autochtones sur leur ville. c'est tout le pari. nous ne sommes plus dans l'animation mais dans l'incongruité, la manipulation sonore et visuelle de la rue. une extension du regard, un trouble souvent ludique nourri de nouvelles dimensions.

ce changement est important certes pour la conquête de véritable statut d'objet artistique mais également pour le pari de chambouler l'instrumentalisation -en tout les cas la tentative d'instrumentalisation- des spectacles de rue. car je crois que se profile globalement une sorte de prise en main de la fonction des arts de la rue. une transformation en vitrine touristique ou en enjoliveur commercial (globalement perceptible car les exceptions existent). ce n'est pas nouveau, en revanche l'abandon à ses sirènes dont font preuve nombres d'événements de rue est attristant. si l'on veut que la rue soit le point de départ d'une idée provocante à l'invention, ne la donnons pas au marchands. la rue est à tous et surtout à nous tous. si l'on reste à la simple mise à la rue de musiciens, à la simple mise en couleur d'un coin de square on risque fort de se retrouver avec une tête de gondole de supermarché et ce serait faire injure à l'intelligence de la rue.
non, vraiment, plutôt que le service à la consommation rapide, le spectacle de rue se doit de parier sur la curiosité du passant, sur cette singularité qu'il détient d'être a la fois rempli d'a priori et ouvert à la surprise.
c'est le spectateur qui fait aussi le spectacle et la rue peut être le lieu de cette fabrication contemporaine du spectaculaire.
cette "rue" qui devient d'un coup une entité propre rempli de sa multitude, de sa diversité. une rue qui se joue des majorités de salles de spectacles pour mettre en branle de nouvelles frontières, de nouveaux assemblages d'émotions. il serait d'ailleurs intéressant de filmer ces regards de spectateur d'un moment ; hétérogénéité et mixité improbable.
une rue où il devient urgent et possible d'innover ; briser le rapport frontal par exemple, déboulonner l'image fabriquée d'une sonorisation, démolir les architectures "début-acmé-fin", achever l'oisiveté du spectateur assis, explorer les espaces acoustiques chers à Grisey ou Sclesi, tenter le silence, ouvrir les portes d'un comique de l'intelligence, abandonner les références à la culture de masse et oser l'invention, faire descendre l'idée contemporaine dans le quotidien, mettre en resonnance l'abstraction, parier sur l'audace subversive....




aa