26 mai 2010

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le même article que sur le Soupe blog. osons le partage !


A t'on déjà songé à la retraite du musicien ou du comédien (sans parler des danseurs, plasticiens, écrivains) ?
Partir à 62 ou mourir sur scène à 45 - ou 89, le choix va être rapide. La retraite d'un intermittent ça doit pas être bézef, c'est sur, mais mourir sur scène ça à au moins le mérite de la classe.
Le panache du finish, l'éclat du bon coup, le brio des connaisseurs, la belle allure du geste final.
Sur un dernier accord pas fini ; une apothéose, un bouquet final. Faut bien calculer son coup tout de même. S'agit pas d'aller nourrir les pissenlits par la racine ou passer l'arme à gauche avant le concert car cela laisserait un gout d'amertume. Non. au bon moment c'est parfait. Vraiment. Un coin de paradis en s'éclipsant d'une ovation (le four est à éviter pour cette dernière).

Ou à la manière d'un Felix Faur*, au sommet des plaisirs, il est temps de plonger six pieds sous terre, de manger son extrait de naissance, de se mettre au vert.



Revenons au sujet ! La retraite des artistes/techniciens on n'en parle pas. Vaut mieux pas d'ailleurs. Ça fait parti des oublis dus au romantisme de la situation. Tout comme le salariat, les droits sociaux, le travail jour et nuit.
Non. Un "homme du commun à l'ouvrage" , dans la pensée commune, la vox populi, c'est plutôt un "Artiste" (farfelu, halluciné, très différend) qui est musicien (il a d'ailleurs le rythme dans la peau), dors tard le matin, anime les pizzerias plutôt le WE, devrait travailler plutôt la semaine, se la coule douce, profite du temps qui passe et après tout vit une passion sensationnelle - du coup pourquoi le payer et le déclarer. A part cela ? C'est quoi votre vrai métier.

Acide ? Un peu.
Mais ces idées circulent et n'aident pas beaucoup à la discussion raisonnable sur la création et ses perspectives, le rôle des acteurs culturels ou la qualification légitime d'artiste, sa place dans l'économie, le lien social, la projection d'un regard singulier et réfléchi, le travail de poser des question, le soucis du détail.

Alors vraiment. Il vaut mieux mourir sur scène.
Comme on décède en duel. Au firmament. A l'acmé. Au top (enfin... là où on est arrivé c'est déjà pas mal).
Ainsi va la vie....question de période.
aa