Les Branks / L'improvisation. Ces risques et ses infinies ressources.
Mais que tout cela est volatile.
Une gageure sans enjeu autre que la volonté de toucher avec ravissement cet état d'incroyable évidence d'un monde fait de musique. Musique en terme de manipulation de sons, musique en terme de déplacements, musique en terme d'intention de jeu, musique sans aucune volonté, son de l'abstraction, charmes des horizons acoustiques.
L'improvisation. Une manière d'être. Une clef pour embrasser.
"Soudain, elle tomba par hasard sur une petite table à trois pieds, tout en verre massif: il n'y avait rien dessus, à l'exception d'une minuscule clef d'or; première idée d'Alice: elle appartenait peut-être à l'une des portes de la salle; mais, hélas! de deux choses l'une: ou bien les serrures étaient trop béantes, ou la clef trop petite, toujours est-il qu'il n'y eut pas moyen d'ouvrir une seule porte. Cependant, entreprenant une deuxième tournée, Alice tomba sur une portière qu'elle n'avait pas encore remarquée; et derrière, une petite porte de quarante centimètres environ; elle essaya d'introduire la petite clef d'or dans la serrure, et à sa grande joie, elle s'ajustait !" - Alice au pays des merveilles.
"Soudain, elle tomba par hasard sur une petite table à trois pieds, tout en verre massif: il n'y avait rien dessus, à l'exception d'une minuscule clef d'or; première idée d'Alice: elle appartenait peut-être à l'une des portes de la salle; mais, hélas! de deux choses l'une: ou bien les serrures étaient trop béantes, ou la clef trop petite, toujours est-il qu'il n'y eut pas moyen d'ouvrir une seule porte. Cependant, entreprenant une deuxième tournée, Alice tomba sur une portière qu'elle n'avait pas encore remarquée; et derrière, une petite porte de quarante centimètres environ; elle essaya d'introduire la petite clef d'or dans la serrure, et à sa grande joie, elle s'ajustait !" - Alice au pays des merveilles.
Mais voilà. Parfois. Rien de tout ceci ne peut être révélé.
Alors oui, la forme, une partie du fond, les allures, les gestes et pourquoi pas de (bonnes) inventions viennent donner un sens spectaculaire à l'événement. Des "choses" se passent, un monde se dévoile, une féérie apparait. Finalement un emballement énergique avec sept girafes déjantées.... mais... pas cet état si indéfinissable de mots où l'on sait que tout est au monde et que le monde est là, ici, oui à cet endroit précis. Mais oui ! Lorsque cet instant révèle ses immenses ressources poétiques, ses perspectives, ses innombrables réalités. Tout coule, chaque geste semble appartenir à l'histoire en train de s'écrire, chaque son est comme greffé à ce nouveau monde.
Les Branks l'on connu, beaucoup l'on sentis déjà, on voit bien de quoi l'on parle (le fameux premier son d'un concert qui vous dit presque tout de la suite). Ce n'est pas inaccessible. C'est ce que l'on cherche en permanence. C'est à tout le monde. Il faut juste lever le voile.
Mais parfois... Mais quelques fois....Non. Ce sera un beau concert, ce sera un "bon set" Branks ou une "chouette pièce" de théâtre, ou une improvisation d'un bon moment... mais... pas cette beauté indécente, cette impudeur de l'instant, ce "truc" qui vous emporte. "Lift the bandstand" disait Steve Lacy en citant Thélonious Monk. Lift the bandstand. Faire décoller l'univers, faire sublimer la scène.
Pour les Branks, emmener tout un public et s'emmener soi même dans une épopée. Emmener la Rue au pays des merveilles. Lift the bandstand. Transformer le temps qui s'échappe en souvenirs, croire en l'avenir, se laisser porter par le désir.
Alors oui, la forme, une partie du fond, les allures, les gestes et pourquoi pas de (bonnes) inventions viennent donner un sens spectaculaire à l'événement. Des "choses" se passent, un monde se dévoile, une féérie apparait. Finalement un emballement énergique avec sept girafes déjantées.... mais... pas cet état si indéfinissable de mots où l'on sait que tout est au monde et que le monde est là, ici, oui à cet endroit précis. Mais oui ! Lorsque cet instant révèle ses immenses ressources poétiques, ses perspectives, ses innombrables réalités. Tout coule, chaque geste semble appartenir à l'histoire en train de s'écrire, chaque son est comme greffé à ce nouveau monde.
Les Branks l'on connu, beaucoup l'on sentis déjà, on voit bien de quoi l'on parle (le fameux premier son d'un concert qui vous dit presque tout de la suite). Ce n'est pas inaccessible. C'est ce que l'on cherche en permanence. C'est à tout le monde. Il faut juste lever le voile.
Mais parfois... Mais quelques fois....Non. Ce sera un beau concert, ce sera un "bon set" Branks ou une "chouette pièce" de théâtre, ou une improvisation d'un bon moment... mais... pas cette beauté indécente, cette impudeur de l'instant, ce "truc" qui vous emporte. "Lift the bandstand" disait Steve Lacy en citant Thélonious Monk. Lift the bandstand. Faire décoller l'univers, faire sublimer la scène.
Pour les Branks, emmener tout un public et s'emmener soi même dans une épopée. Emmener la Rue au pays des merveilles. Lift the bandstand. Transformer le temps qui s'échappe en souvenirs, croire en l'avenir, se laisser porter par le désir.
Bah. Il faut chercher, encore et encore. Tenter, encore et encore. Explorer, toujours et toujours. Pas de vérité sans défaut(s). Ce Graal qui arrive parfois est ontologiquement bouturé à l'Improvisation et ses miracles, mais il faut savoir en verser le miel.
aa (de l'Extravagant quotidien)
aa (de l'Extravagant quotidien)