"Entrailles", le nouveau spectacle de la Cie Azimuts* se met en branle (à "La vache qui rue"* - Moirans, dans le Jura) en bouleversant un peu toutes les habitudes. Et voilà que les résidences de recherches ne sont pas uniquement un réceptacle de compétence certaines mais moment de tentatives, de ré-apprentissages, de déboulonnage des manières de faire. Multidiffusion, logiciels détournés, bricolages au fer à souder, mélanges des ohms ou des impédances, comment savoir, torsions sonores de haut-parleurs de voiture, casses tête des sorties, des bus, des imput, des aux, des formats, des synchros, des buzz, souffles, fréquences, répartitions.... bref, une résidence de recherche pour voir ce qui fonctionne et ce qui implose. Ah ben voilà.
Entrailles ce sera trois "espaces" en pleine nature, une déambulation prévue pour 200 personnes, ballotés dans l'histoire d'une vie de femme, bousculés par des comédiennes, des danseuses, des projections vidéos, des immersions sonores et on ne sait, et on ne sait encore. Car le son comptera beaucoup. La scénographie (de Thierry Devaux*) sera d'ailleurs proche d'une architecture sonore. Élévations, enterrements, mise en forme, moulage, noyautage de haut-parleurs sonores, visuels, aquatiques, vitrifiés, vibrionnant, acteurs entièrement de l'endroit. Il s'agit d'un parcours psycho-acoustique, d'une féerie des illusions et des perspectives déformées.
En attendant l'heureux événement (2012), ce ne sont que tests, émerveillements devant le ridicule grésillement d'un woofer et pleurs devant la petite fumée d'une enceinte brulée. La résidence de recherche fondamentale passe forcément par le kaput !
aa